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laetitiabillon

Ma toute première chasse de fantômes

Isabelle et Jean-Claude vivaient dans une splendide maison de la commune de Cazaux en Gironde.



Maison neuve, construite une dizaine d'années auparavant, cependant, depuis plusieurs semaines, ils étaient victimes de manifestations inexplicables, qui commençaient à les effrayer de plus en plus.


Leur chien superbe, un American Staff, se mettait à hurler à la mort et à grogner férocement devant un des murs du couloir principal, sans aucune raison, surtout sans présence humaine, du moins, personne de visible. Ils étaient réveillés en pleine nuit par le bruit de l'imposante et lourde baie vitrée s'ouvrant et se fermant à plusieurs reprises, alors qu'ils étaient seuls dans la maison. A chaque fois, ils se levaient en sursaut, pensant qu’un cambrioleur s’était introduit durant la nuit, mais personne, le salon était vide. Les baies vitrées étaient fermées et les volets roulants clos.


La température de la maison variée d'une pièce à une autre malgré le chauffage, y compris avec un soleil d’été tapant directement sur les fenêtres, la température du bureau ne dépassait jamais les 20 °C. Certains appareils électroménager se mettaient en route tous seuls et d'autres tombaient en panne les uns après les autres. Les lumières s'allumaient sans intervention humaine, ils avaient bien changé les ampoules, pensant qu’elles étaient défectueuses. Ils entendaient des bruits de pas lourds dans le couloirs ou autour du canapé lorsqu'ils étaient avachis dessus à la fin d'une longue journée de travail. Surtout, ils avaient une poisse impressionnante et dévastatrice, qui avait débuté pile au moment de l'apparition de ces manifestations.


Ils ont tout d'abord pensé devenir fous et ont fait des recherches sur internet, sans trouver d'explications valables ou rationnelle à leurs problèmes. Puis ils ont commencé à en parler et ils se sont rendus compte qu'ils n'étaient pas seuls et que le problème ne venait pas d'eux, mais bien de leur maison.


****


Ils ont donc fait appel à moi et lorsque je suis arrivée dans la maison, j'ai ressentis un grand malaise et la sensation de ne pas être la bienvenue. J'avais l'impression d'avoir plusieurs sacs de bétons sur les épaules, d’être couverte de poussière poisseuse et collante, mais ce qui me dérangeait le plus, était une sensation de brûlure très désagréable et intense au niveau de mon plexus solaire. J'avais l'impression qu'on introduisez un tison chauffer à blanc dans mon plexus solaire.


Ils ont passé plusieurs longues minutes à m’exposer leur problème, tous les problèmes qu’ils avaient accumulé.


Une fois passée au-delà de cette sensation désagréable, je décidais de me concentrer sur ce que je voyais et ce que je ressentais. La vaste salle à manger était sombre, malgré 4 grandes baies vitrées baignées par le soleil de midi, un peu comme si on avait posé un filtre sombre et épais sur les vitres. J’ai été littéralement attirée par le reste de la maison, comme si on me poussait. Je me suis immédiatement rendue dans le couloir, afin de me rendre compte de l'étendu de la présence fantomatique.


Dans l’encadrement de la porte vitrée qui séparait la salle à manger du couloir, j'ai ressenti une sensation extrêmement désagréable, j’avais l’impression que l’on vidait des centaines de seaux de glaçons à l’intérieur de mon corps. J’avais cette sensation de froid glacial de la tête au pieds, j'avais froid, mais un froid piquant, un froid mordant jusqu’à l’intérieur de mes entrailles. Je n'avais jamais eu cette sensation, un peu comme si j'étais morte, que mon corps et mon esprit était vide, vide de vie. Puis j'ai vu un épais brouillard sombre sortir de mon corps par l’avant et s'évaporer immédiatement dans le couloir dans un rire tout aussi glacial.


Quelle horreur !


Je venais d'être traversée par une entité.


Il voulait me montrer de quoi il était capable et j’avais bien reçu le message. Ce fût la sensation la plus désagréable que j'ai eu l'occasion de vivre à ce jour. Sa façon à lui de me souhaiter la bienvenue, ou pas.


J'ai donc entrepris d’effectuer la visite du reste de la maison, malgré la menace à peine voilée de l’hôte non désirée qui avait pris l’administration de la maison.


La pièce qui me gênait le plus dans cette immense maison, était le bureau d’Isabelle et Jean-Claude. Il régnait un froid glacial dans cette pièce, un peu comme si les portes d'une dizaine de chambres froides étaient ouvertes simultanément.

« - Vous pouvez travailler dans cette pièce ? Demandais-je à Jean-Claude qui me suivait

- Non, on aime pas y aller. On préfère travailleur à l’usine.

- Tu m’étonnes ! Dis-en en rigolant. C’est impossible de travailler dans des conditions pareilles.

- On a tous nos papiers ici, mais c’est compliqué pour nous d’y aller. Même Isa ne repasse plus dans cette pièce. »

Je fût attirée par un endroit précis du mur et décida d’y passer ma main. La sensation était étrange sous ma main, puisque je sentais distinctement des aspérités. Ces aspérités très nets pour moi, formaient le contour d’une porte.


Je m’empressait de demander au couple de la maison s’il y avait eu une porte avant dans cette pièce. Peut-être qu’ils avaient modifié la maison et condamné une ouverture. Mais non. Mais il y avait bel et bien une porte sur ce mur, mais une porte vers quel monde ?


La chose qui m’étonnait le plus, était que je pouvais sentir du vent sortir du mur. Il y avait un léger courant d’air qui sortait du mur. Afin de vérifier et être certaine de ce que je sentais, je décida de craquer une allumette et de la placer devant le mur. A ce moment précis, Jean-Claude qui était reparti dans le couloir, pour me laisser le champ libre, entra dans le bureau. Il avait les yeux écarquillés, ils semblaient presque sortir de leurs orbites, il était blême et avait la bouche grande ouverte, lorsque la flamme de l’allumette vacillât. J’avais un énorme sourire aux lèvres. J’étais complètement satisfaite de moi, contente de la découverte que je venais de faire. J’étais Indiana Jones dans le temple maudit.


Mon guide me demanda de passer la main sur le mur, afin de percevoir ce qu’il y avait de l’autre côté. Je ressentais de la peine, un vide, comme si cette porte, était un immense trou noir qui aspirait toutes les émotions, les énergies et la joie de vivre dans cette maison.


****

Je voulais travailler seule, j’ai donc mis tout le monde dehors, afin de ne pas me déranger pendant mon travail. Mon guide m’avait expliqué la veille pendant que je préparais mon intervention, que si une personne restait avec moi, il fallait que je la protège (normal) et que l’énergie que je mettrais à protéger la personne, c’était de l’énergie en moins que je pourrais mettre dans mon travail et que pour une première, il fallait être prudente. Il m’avait assuré qu’il m’assisterait à chaque instant durant mon travail et qu’il me protègerait, donc je n’avais pas peur.


j'ai donc entrepris de sortir le matériel nécessaire à mon rituel ; des charbons ardents afin de faire brûler mes encens, un mélange d'encens spécifiquement prévu pour affaiblir les entités à base d'oliban, sauge et d'autres ingrédients secrets de ma fabrication (vous ne pensiez-pas que j’allais vous donner ma recette), de l'eau bénite de Lourdes et tout un tas d’autres objets indispensables à mon travail.


Une médaille de St Benoit, le Saint Patron des Exorcistes (médailles fabriquées dans une abbaye par des moines et bénies avant d’être expédiées) dans la poche et un rituel de protection appris par coeur, j'étais prête à affronter cette entité et lui montrer de quoi une jeune femme d’à peine 29 ans était capable. Même si c’était la toute première fois que j’allais me confronter à un fantôme, je n’avais pas peur, j’étais excitée et plus déterminée que jamais.


J’avais lu dans des écrits en préparant mon intervention, expliquant qu’il fallait tracer un cercle de protection à base de farine de blé, afin de créer une protection. J’ai donc commencé à tracer un cercle avec de la farine de froment autour de la table où étaient posés tout mon matériel, afin de me faciliter la tâche, surtout me permettre de délimiter et de prendre conscience de mon cercle de protection, matérialisé les points cardinaux, avec un coupelle remplie de sel consacré pour le nord qui représente l’élément terre, une coupelle remplie d'eau de pluie pour l’ouest qui représente l’élément eau, un encensoir avec mon précieux oliban pour l’est, qui représente l’élément air et une bougie blanche pour le sud, qui représente l’élément feu.


Une fois le cercle terminé, j’ai entendu un grand fracas dans la chambre d'Isabelle et de Jean-Claude, comme si un étagère pleine de verres s’était fracassée par terre, alors que j'étais seule dans cette maison, du moins, presque seule, mais impossible pour moi de me laisser déconcentrer. Il fallait que je continue et que je reste concentrée. Je décidais donc de ne pas y prêter attention. J’étais étonnamment calme.


J’entamais mon rituel de purification de la maison, malgré la lourdeur ambiante, en me jetant dans la fosse aux lions. J’avais l’impression d’avoir les pieds dans du béton frais, mes pas étaient lourds et pénibles. Tout d’abord, protéger chaque porte, chaque fenêtre, chaque miroir, les bouches d’aération, la cheminée, chaque placard et la chose ressemblant à une porte dans le bureau, afin de « parquer » la ou les choses présentent dans la maison. Une fois mon piège posé et mis en place, je purifiais chaque pièce une par une dans le sens des aiguilles d’une montre en commençant par le nord et faire passer de force chaque entité dans son plan astral. Pour finir, protéger la maison et la remplir d’harmonie, d’amour et de bonheur, afin que rien ne puisse y revenir. Jamais.


Je mis plus d'une heure et demi à purifier cette maison. C'était ma toute première intervention en tant que chasseur de fantômes et la pression sur moi était grande, car c'était la maison des amis de mes parents, ils m’avaient fait confiance. Comment savoir que mon travail avait marché ? Comment savoir que tout était rentré dans l’ordre ? Je commençais à douter.


Une fois mon rituel terminé et la fermeture de mon cercle de protection, la lumière est enfin entrée dans cette maison, un peu comme si les filtres sur les baies vitrées s'étaient évaporés miraculeusement. La température de la maison est remontée d'un seul coup et la pression sur mes épaules avait totalement disparu.


Cependant, une chose me pris par surprise et que je n’avais pas anticipé, j'étais totalement vidée, plus aucune énergie et je me souviens être tombée à genoux au sol en haletant, comme si j'avais couru un marathon. J'était complètement épuisée physiquement et psychologiquement. Je n’arrivais plus à réfléchir, mon cerveau était vide. Il me fallut quinze bonnes minutes pour réussir à reprendre mes esprits et à me lever. Je fis le tour de chaque pièces de la maison, afin de m’assurer que l’atmosphère légère s’était installée partout. Une fois la vérification faite, j’appelais les propriétaires de la maison, avec une phrase que est maintenant une de mes phrases cultes : «Je vous rends votre maison !».


Je rangeais tout mon matériel avant l’arrivée des propriétaires de la maison. Je ne voulais pas qu’ils voient mon matériel.


Ils entrèrent doucement, en passant la tête par la porte, pour voir si je les autorisais à reprendre possession de leur maison. Quelle joie de voir Isabelle et Jean-Claude entrer dans leur maison avec des yeux pétillants et un grand sourire. Après s’être inquiété de mon état, ils m'ont dit avoir l'impression d'être léger et de pouvoir enfin respirer à pleins poumons. Leur maison était lumineuse, elle était chaude. L'aspérité en forme de porte sur le mur du bureau avait disparu et la température était remontée dans cette pièce.


Nous partageâmes un café, et ils avaient le sourire. Ils riaient. Ils avaient retrouvé la joie de vivre en seulement une heure et demi.


C'était étrange et déconcertant de voir le changement de visage et d'humeur sur ces personnes avant et après mon intervention.


J'avais réussi.


J'étais devenu un VRAI chasseur de fantôme.


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